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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 12:14

J'ai eu envie de lire des romans pour enfants / adolescent.e.s avec des personnages homosexuel(le)s.

Je me suis plongée dans les bibliographies jeunesse proposées par le point G de la BM de Lyon.

J'ai trouvé et lu un article très intéressant de Christelle Lefebvre sur le site de Lille III Jeunesse avec une bibliographie bien sympa.

J'ai également fait un peu de lèche-vitrine du côté des Isidor et de la sélection jeunesse HomoEdu / altersexualité.com.

Et j'ai papillonné dans les rayonnages de mon taff pour piocher quelques romans. (L'occasion de constater notre gay&lesbian pauvreté.)

J'ai tout de même trouvé quelques livres à me mettre sous la dent.

 

Dans l'article mentionné plus haut Christelle Lefebvre décrit une évolution positive dans la façon dont sont traités les personnages gays et lesbiens des fictions pour la jeunesse.

Dans la majorité des romans ados des années 1980, les amours homosexuelles sont suggérées, apparaissant plutôt sous la forme de fortes amitiés, de fascinations / attirances sans que soit jamais clairement exprimée la nature amoureuse du lien. Les personnages explicitement présentés comme homosexuels sont masculins pour les filles, efféminés pour les garçons, ce qui alimente une vision trop simple et trop étroite, faisant coïncider l'homosexualité avec la déviance de genre (il existe en effet des garçons homosexuels « efféminés » (qui s'écartent de diverses façons du modèle normatif masculin), mais aussi des garçons homosexuels virils, et des garçons « efféminés » hétérosexuels... En outre, présenter les homosexuel.le.s comme systématiquement particuliers, pas comme nous (et repérables), c'est éloigner de nous l'éventualité que l'on tombe amoureux/euse d'une personne de même sexe... Cela ne nous concerne pas).

Et surtout (c'est moi qui dit surtout), ces personnages sont très souvent rejetés, mal dans leur peau, malheureux/malheureuses. Le summum de ce qu'ils peuvent obtenir, c'est qu'on ne les rejette « pas trop », qu'on soit tolérants, gentils avec eux (avec leur « différence »...)

« En bref, une image de l’homosexualité qui ne donne pas envie d’être vécue pour un adolescent », écrit Christelle Lefebvre. Les choses changent dans les années 1990 ; C.L. cite plusieurs romans dans lesquels la relation amoureuse homosexuelle est véritablement heureuse (Les lettres de mon petit frère de Chris Donner, J'ai pas sommeil de Cédric Erard, Macaron citron de Claire Mazard).

 

Je serais tout de même un petit peu plus pessimiste qu'elle dans sa conclusion quant à la place de l'homosexualité dans la littérature pour ados (et enfants).

Parce que :

- on a beau dire, cette place est et reste rikiki ;

- elle est occupée majoritairement par des garçons, les lesbiennes ici comme ailleurs étant assez largement invisibles ;

- les romans qu'elle cite pour les années 1990 & suite, qui relatent des amours homosexuelles heureuses, se comptent sur les doigts d'un seul pied.

 

Et puis... les récits d'amours consommés, vécus, de premier plan, que la lectrice ou le lecteur peut vivre par procuration (avec les yeux exorbités et les mains moites) sont plus rares encore - se comptent sur les doigts d'un demi-pied.

 

V'là la critique des Lettres de mon petit frère (par exemple), que Christelle Lefebvre & Lionel Labosse d'altersexualité .com célèbrent (et je comprends malgré tout pourquoi !) : Mathieu le petit frère écrit à son grand frère homo, un personnage positif, qui finit par être accepté avec son boyfriend (happy end) ; mais on peut lire sous la plume  de Lionel Labosse : "Il y a quand même Sophie, une fille que Mathieu rencontre à la pharmacie, et qui fournit l’inévitable amour de vacances nécessaire au frisson du jeune lecteur". Mais le jeune lecteur peut vouloir frissonner sur autre chose que des hétérotrucs, sacrebleu !!! Pff... frissonner altersexuellement, voilà le défi...


Au final, ça me fout en colère - merde, on doit pouvoir trouver quand on est ado des livres avec des histoires d'amour homo qui se passent bien, des récits de filles entre elles et de garçons entre eux qui peuvent foutre des coups de chaud tout pareil, le rouge aux joues, les palpitations, les doigts des mains moites, pareil que ces pelletées de romans à histoires hétéro qui inondent nos rayonnages ; je revendique le droit pour les ados de se plonger le nez dans des romans sans renoncement, sans frustration, sans abandon, sans implicite, sans demi-mot... le droit de fantasmer à bloc dans nos romans, que ça SE FINISSE, et que ça SE FINISSE BIEN !!!


OUI AUX SCENES D'AMOUR HOMO DANS LES ROMANS POUR ADOS !!!

 

beautiful-thing.jpg

 

 

[ D'autres infos et ressources : sur le site d'Adéquations (tout plein de bibliographies & outils), sur le site de Mix-Cité ici et aussi là, et un peu de pub pour les éditions Talents Hauts qui se sont spécialisés dans les livres pour enfants contre le sexisme (la classe). ]

 

*edit* : un super article là !

 

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 10:35

  Je vous mets ici ma traduction d'un article de Nina Funnell, publié sur le net au début du mois de juillet dernier, et qui avait alors aiguisé ma curiosité. (Vous trouverez le texte en V.O. ici - je ne brille pas particulièrement par mes talents de linguiste ! )

 


"Un avant-goût du harcèlement sexuel pour les hommes"


"Le Web et les jeux vidéo en général ne sont pas connus pour inspirer des lectures féministes . Au contraire, les jeux vidéo classiques sont souvent critiqués pour perpétuer des valeurs sexistes et misogynes et les stéréotypes. C'est ce qui fait de ce nouveau jeu en ligne, « Hey Baby », un jeu si intéressant.

Le jeu est assez simple. Vous êtes une femme, des hommes vous approchent et vous disent des choses comme : « J'aime ton p'tit cul » ou « Excusez-moi, vous avez un petit ami ? » Ils vous crient également des obscénités et vous menacent de violences sexuelles.

Vous pouvez soit leur tirer dessus, soit leur répondre « Merci, bonne journée ». Il y a aussi d'autres femmes qui se promènent autour de vous, mais vous ne pouvez pas leur tirer dessus.

A première vue, le jeu semble tout droit sorti d'un fantasme de vengeance, développé pour des femmes harcelées sexuellement et aigries, à la recherche d'un défouloir.

Mais le jeu n'a pas été conçu pour les femmes. Il s'agiten fait une œuvre d'art interactive visant à développer l'empathie des hommes - et il semble fonctionner. Seth Schiesel, testeur de jeux vidéos pour le New York Times, nous offre un récit de son expérience de jeu. Au début, il a été choqué par l'idée que dire « wow, tu es vraiment belle » à une femme pourrait lui donner le droit de vous tuer. Schiesel souligne également qu'il serait « culturellement impensable » de voir un jeu dans lequel un homme ne peut que tirer que sur des femmes.

Mais en continuant à jouer, Schiesel dit avoir développé « une compréhension croissante » ("a swelling appreciation") pour le jeu et pour le vécu quotidien des femmes. Comme l'écrit Schiesel : « Je me suis rendu compte à force qu'il était absurde et pas réaliste de penser que dire : « Merci, bonne journée » pouvait désamorcer l'agressivité d'un homme qui vous crie au visage : « Je veux te violer »
».

Une autre
chose intéressante à propos de ce jeu, c'est que, bien que les hommes ne puissent jamais vous faire de mal, il n'y a rien que vous puissiez faire pour qu'ils cessent de débouler. Le jeu lui-même n'a pas de fin - les hommes, les commentaires et les menaces ne cessent de surgir - pour toujours. Avec raison, la violence est également présentée comme une réponse inutile.

Après des heures de jeu Schiesel a levé les mains en signe de frustration et s'est exclamé : «Mais qu'est-ce que je suis censé faire ? » Ce qui est, bien sûr, ce que d'innombrables femmes pensent tous les jours.

Il continue : «Je doute qu'aucune autre forme d'art non-interactive ait pu me procurer une expérience aussi viscérale de ce que traversent un grand nombre de femmes dans leur vie de tous les jours. Je n'ai jamais abordé une femme inconnue dans la rue. Et je ne vais certainement pas commencer maintenant, après avoir joué à « Hey Baby ». »

 

hey baby

Ce n'est pas le seul exercice conçu pour enseigner aux hommes la critique du harcèlement sexuel dans la rue. Un programme d'éthique sexuelle (notamment dirigé vers les joueurs de football) consiste à leur demander d'écrire sur des tableaux blancs ce qu'ils font chaque jour pour éviter d'être harcelés sexuellement. La plupart restent pantois et se grattent la tête.

Des femmes choisies au hasard sont ensuite introduites dans la pièce, et on leur pose la même question. Elles se mettent alors à griffonner furieusement sur le tableau. « Je reste à l'entrée de l'ascenseur pour éviter d'être coincée au fond. » « Je m'assois à l'arrière du taxi et je fais semblant d'être au téléphone. » « J'essaie de m'asseoir à côté de femmes dans les transports. » « Je porte des baggy et des pantalons quand je sors mon chien - même en été quand il fait chaud. »
Et ainsi de suite.

Les femmes sont généralement surprises de réaliser à quel point elles ont intériorisé la menace sexuelle comme inévitable et omniprésente. Les hommes sont choqués de réaliser comment les femmes ont appris à gérer leur sécurité - presque inconsciemment.

L 'exercice montre que les hommes et les femmes ont une expérience très différente de l'espace public. Pour de nombreux hommes, l'espace public est soit un lieu dans lequel ils se sentent forts (" either something they feel an entitlement over "), soit quelque chose de neutre qui doit simplement être traversé.
Pour presque toutes les femmes (ainsi que pour de nombreux hommes homosexuels et hommes d'autres groupes minoritaires) l'espace public est un lieu chargé de menaces, qui doivent être gérées.

Bien entendu, siffler une femme ou l'interpeler avec des petits noms n'est pas la même chose que l'agresser. Mais le harcèlement sexuel et le viol sont sur un même continuum.
Crier de sa voiture « hé bébé » ou « montre-nous tes seins » est une manière de rappeler aux femmes que certains hommes se sentent autorisés à manifester leur désir sexuel du corps des femmes (et dans l'espace public), sans se poser la question de savoir si cette femme en a envie ou pas, ou de ce que cela peut lui faire – pas seulement à ce moment-là, mais en général, depuis sa position sociale de femme.

Il est vrai que certaines femmes affirment aimer être sifflées (dans des circonstances où elles se sentent en sécurité, non menacées), mais la plupart des avances sexuelles dans la rue sont vécues comme non désirées, envahissantes et parfois menaçantes. Elle
s sont également profondément prédatrices. Je le sais parce que je n'ai jamais été harcelée ou sifflée quand j'étais avec d'autres hommes – cela n'arrive que lorsque je suis seule et plus vulnérable.

Le harcèlement sexuel dans la rue diffère du harcèlement sexuel au travail, en ce sens qu'il n'existe aucune possibilité de recours pour les « frappes chirurgicales » anonymes comme les avances sexuelles.

C
onvaincre les jeunes gens qu'il n'est pas « gratuit » ou « flatteur » de crier des propositions à caractère sexuel à des femmes n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire. Mais de tels exercices de jeux de rôle et de construction de sentiments d'empathie peuvent y contribuer."

 

 

Ladies, are you sick and tired of catcalling, hollering, obnoxious one-liners and creepy street encounters? Tired of changing your route home to avoid uncomfortable situations?

 

IT'S PAYBACK TIME, BOYS.....

 

 


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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 17:50

Avant toute chose j'aimerais préciser que ce post est éminemment personnel et sans aucune prétention, ni à la généralité, ni à la scientificité. Pour des réflexions de nature scientifique sur « le genre rap et ses usages », je vous conseille vigoureusement d'aller faire un tour par là.

(Allez allez, on va faire un tour, hop hop, et plus vite ! ;p )

Il ne sera question ici que de quelques pensées maladroites et impressions chopées au vol, vaguement agencées en phrases, au gré de mon écoute de chansons de rap. Je parle ici en tant qu'auditrice et amatrice de rap (ou d'un certain type de rap) – en tant que personne socialisée et me positionnant comme femme, évoluant dans un milieu plutôt bourgeois, et écoutant du rap dans mon casque. Dans cette optique, il ne sera pas uniquement question du « corps du rap », mais aussi de mon corps (et de ce que le rap lui fait).


Je ne crois pas énoncer quelque chose de spécialement original ou subversif si je dis que la musique a à voir avec le corps. D'abord parce qu'elle invite à bouger, marquer le rythme, voire à danser – plus largement parce qu'elle a des effets sur le corps (elle calme, berce, ou au contraire réveille, charge d'énergie) ; la musique génère des émotions esthétiques qui se traduisent dans le corps (parce que la musique peut faire pleurer / me faire pleurer).

Ensuite parce les musiques et les styles de musiques mettent en scène des types de corps différents, des corps travaillés par des normes de classe, de race, de genre. Chaque genre musical est associé, dans l'imaginaire (dans aussi dans la réalité – des musicien.ne.s, des auditeurs / auditrices) à un genre de corps : un corps qui s'habille et un corps qui danse, en particulier.

Il me semble en outre que se jouent, dans les types de musique que l'on écoute, de forts enjeux d'identification et auto-identification (d'où l'importance de la musique dans les modes de socialisation adolescents). On dit un peu de qui on est, de qui on veut être, et de comment on veut que les autres nous voient, quand on dit « ce qu'on écoute comme musique ».

Bien sûr, c'est un peu plus complexe que ça – mais vous me suivez (ou pas ?)...


Le rap français est loin d'être monolithique. Le corps du rap que j'aime ressemble assez à ça.


Un corps d'homme qui porte des manteaux à capuche, avec de la fausse fourrure sur le bord de la capuche. Avec le crâne rasé et qui regarde la caméra bien en face sans sourire. 

Un corps sombre.


Il s'apparente aussi pas mal à ça.

Un corps guerrier, gonflé à bloc. Un corps qui reste debout, qui reste vivant – malgré tout, qui serre les poings


Un corps de racaille.

Moi aussi je peux performer ce corps-là, qui en vertu de mon sexe et de ma classe devrait m'être étranger.

Un corps qui n'est pas policé, gracieux et séducteur.


Il n'y a pas que des hommes qui rappent. Et la performance de genre que réalise Casey dans la chanson et le clip Pas à vendre a peu de choses à voir avec celle, par exemple, que produit une Mariah Carey.

(Une performance qui ne va pas forcément de soi pour le monde - « me demandent si je suis un garçon ou une fille », rappe Casey - mais ce n'est pas ça qui l'arrête ).


Ces chansons ne me font pas le même effet quand je les écoute chez moi, dans un espace privé, sous les yeux de personne, et quand je les écoute dehors – dans mon p'tit pod, mon casque sur les oreilles, au beau milieu du monde extérieur – dans la rue, dans le métro.

Chez moi, c'est juste des chansons que j'aime bien (ça ou autre chose).

Dehors, dans le monde, ça me fout l'armure.


Je n'écoute pas du rap pour m'encanailler. Ou peut-être que si, on pourrait le formuler comme ça : pour franchir / transgresser les frontières de classe et de sexe qui me sont assignées, et dans le cadre desquelles, aussi, je me définis ; parce que cette transgression là me donne de la force, me procure une émotion, esthétique, mais pas seulement. Parce qu'en écoutant ces chansons je m'approprie une part de ce qui m'est refusé. Parce qu'être un instant celui qui rap là me donne, concrètement, pour affronter le monde au quotidien, mes petites frustrations et mes grandes blessures, une force tranchante.

(Parce que quand j'écoute, je suis lui – et pas celles dont il parle, je suis le locuteur).



Ce que j'essaie, petitement, de formuler ici (et qui reste pour moi très confus, impressionniste), c'est que la musique rap, une partie importante des chansons de rap, me donne accès, via des émotions esthétiques (c'est donc très différent de la force que me procure, par exemple, la lecture de textes militants féministes) à une performance de genre et à des ressources (en termes d'énergie, de combativité, j'oserais même dire de violence) auxquelles j'ai peu accès via le reste de ma socialisation, et en particulier de ma socialisation en tant que femme.


On pourrait sans doute dire la même chose de la musique punk ou rock.

« Le punk-rock est un exercice d'éclatement des codes établis, notamment concernant les genres. Ne serait-ce que parce qu'on s'éloigne, physiquement, des critères de beauté classique. […] Etre keupone, c'est forcément réinventer la féminité puisqu'il s'agit de traîner dehors, taper la manche, vomir de la bière, sniffer de la colle jusqu'à rester les bras en croix, se faire embarquer, pogoter, tenir l'alcool, se mettre à la guitare, avoir le crâne rasé, rentrer fracassée tous les soirs, sauter partout pendant les concerts, chanter à tue-tête en voiture les fenêtres ouvertes des hymnes hyper-masculins, t'intéresser de près au foot, faire des manifs en portant la cagoule et voulant en découdre... » (Virginie Despentes, King Kong théorie, pp.123-124).


Evidemment, je fais figure de super-petite joueuse à côté d'une championne de la subversion de genre et de l'empowerment comme Virginie Despentes, moi et mon pauvre mp3 chargé de peura....


Mais n'y aurait-il pas quelque chose comme un vague point commun, un peu comme ce qu'est le poussin au carcharodontosaurus ?


 


(Pour une autre incarnation de la musique, une autre performance de genre...)

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Présentation

Où êtes-vous ?

Chez la méduse. Glânez comme bon vous semblera.
Vous trouverez ici de petits comptes-rendus de bouquins que j'ai lus (plus souvent de passages / chapitres), ou (plus rarement) de cours / séminaires / conférences auxquels j'ai assisté. (Je veillerai à user les citations avec modération, si !)
Ces petits topos seront situés : c'est moi qui parle, j'écrirai donc ce que j'ai compris / pas compris, ce que j'ai aimé, ce qui m'a intéressé, ce avec quoi je suis en désaccord, etc. Les réactions sont très bienvenues. Vous y trouverez aussi épisodiquement des récits - de choses vues, entendues, autour de moi.
Thèmes abordés chez la méduse : féminisme, théorie féministe, genre - militantisme, sciences sociales, racisme aussi (... etc.?)
Pour quelques explications sur la méduse qui change en pierre et vaque à son tas, vous trouverez un topo ici. D'avance merci pour vos lectures.

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